Piété.

Exprimant à l'origine un sentiment de spiritualité et d'humanité, la piété apparaît comme une vertu cultivée dans le cadre des religions.
Il y a un seul mot en latin, pietas, pietatis, pour désigner le sentiment qui fait reconnaître et accomplir tous les devoirs envers les dieux, les parents, la patrie, etc. Cependant, on peut y distinguer deux dimensions du respect dû à Dieu, celle de l'affection qu'on doit lui porter et celle de l'ascèse ; ces deux dimensions sont présentes dans le mot français attachement et la locution attachement fervent peut s'avérer comme un bon synonyme de piété.
En grec ancien, on retrouve cette division puisque l'on a deux mots pour dire piété : le mot è eusebeia (beias) qui signifie respect, comme amour de Dieu et le mot è osiotes (ètos) qui signifie respect comme sainteté, vertu, ascèse. L'Euthyphron de Platon traite de la définition de la piété.
La piété est donc à la fois amour respectueux pour les choses de la religion et respect des règles qui en sont les piliers.
Par extension, la piété filiale sera le sentiment respectueux et tendre pour ses parents et les sacrifices que l'on fait pour eux.
En vieux français, on verra d'abord utilisé le mot pitié qui traduisait pietas dans les deux sens du terme et qui se spécialisera ensuite pour désigner le sentiment; ce n'est que plus tard que l'on verra apparaître le mot piété qui conservera les deux sens : il ne s'agira plus alors de simple sentiment mais de vertu.
Celui qui pratique la vertu de piété peut être qualifié comme quelqu'un de pieux et non pas piétiste comme cela pourrait se faire en d'autres langues ; le vocable piétisme que l'on pourrait convoquer pour désigner la pratique de la piété n'a pratiquement pas été utilisé en français, sauf par dérivation du mot piétiste qui traduit le mot allemand pietist : ayant adopté la doctrine des disciples de Spener que l'on nomme en français le piétisme.